ISSN : 2266-6060

Incertitude

Sesquières, août 2019.

Soleil de plomb et température excessive, la canicule est bien installée. Arrivé aux abords du point d’eau, je n’ai qu’une seule envie : piquer une tête ! Mon élan initial est pourtant stoppé net par cet écriteau. Bien qu’abasourdi par la chaleur et la vision rendue un peu floue, je relis et scrute plus attentivement. Aucun doute possible sur la signification de l’inscription, en capitales rouge. Autre certitude : flanqué de nombreux points de rouille, le morceau de métal est cloué à cet arbre depuis un bon moment. Une hésitation émerge alors. L’interdiction de départ est peut-être levée depuis que l’étendue d’eau a été transformée en véritable base de sports et loisirs nautiques. Les activités aquatiques vont d’ailleurs bon train, comme l’indiquent la liste des réjouissances et les différents drapeaux quadrillant la zone : paddle, bouées tractées, structures gonflables en tout genre, et même un téléski pour wakeboard et ski nautique. La majorité des rives a été aménagée en plages qui accueillent de nombreuses personnes allongées en maillots de bain. Tout semble alimenter mon intuition : une inscription obsolète sur une plaque rouillée ! Pour autant, personne n’est vraiment dans l’eau, et la définition de la baignade demeure incertaine. Est-ce que simplement nager, voire barboter, sont des activités considérées comme un sport ou un loisir ? Comme l’interdiction stipulée par l’inscription ne rappelle aucun article de loi et ne précise aucune amende forfaitaire, quel est le régime de sanction ? Et avec la canicule, la tolérance n’est-elle pas un peu assouplie ? Au fil de ces questions face à la situation, je me suis mis littéralement à cuire. Et l’envie n’est que plus forte, bien plus forte que les conséquences qui accompagneraient le besoin de se rafraichir. Comme souvent face au doute, une seule solution : passer à l’action !



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