ISSN : 2266-6060

À l’affiche

Vanves. Octobre 2009.

Aux yeux des agents qui nettoient quotidiennement les rues de nos villes, les affiches s’apparentent parfois à de véritables parasites : elles fleurissent et se reproduisent aussi vite que des orties. Pour stopper leur développement, on peut en interdire purement et simplement l’exercice. On peut aussi déployer des dispositifs anti-affichage plus inédits à l’aide de morceaux de bois, comme l’a récemment relevé B. Coulmont . On peut aussi chercher à encadrer le phénomène en réservant des supports à l’affichage public. Ici un panneau désigne l’action à laquelle est destiné ce support : on peut y placarder librement tous types d’affiches.
À première vue, le support est disponible, alors même que son installation est en cours. La peinture jaune vif est encore fraîche. Pour l’indiquer, une affiche ferait bien l’affaire, à condition de trouver un emplacement convenable : ni sur la surface d’affichage encore humide, ni sur un autre support pour que l’inscription reste attachée à son référent. Scotchée sur un côté du support, l’affiche fait coexister l’inscription “merci de ne pas afficher avant la fin des travaux” et le support d’affichage.
Le choix d’un tel emplacement ouvre un espace d’affichage à la marge du dispositif. Rien ne garantit d’ailleurs qu’il sera jugé pertinent une fois que le support sera complètement installé et disponible. C’est tout le paradoxe des prescriptions écrites qui visent à proscrire des gestes d’écriture sur le support même de leur existence : interdire d’afficher en inscrivant sur le mur “Défense d’afficher loi du 29 juillet 1881” à la peinture ici, interdire provisoirement d’afficher en placardant une affiche là.



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