Agrégation
Paris, janvier 2022.
C’est un concours de nulle part. Depuis plus d’un siècle et demi, loin d’un recrutement localisé et donc forcément suspect de localisme, des jurys de 7 membres se réunissent pendant des mois, surveillent de très nombreux candidats pendant des heures avant de les faire plancher pour des leçons. Les heureux élus choisissent ensuite leur poste parmi ceux disponibles, sans que l’université qui les accuillera n’ait de mot à dire. L’agrégation du supérieur, qui n’a survécu qu’en sciences de gestion, science politique et droit, est une synthèse chimiquement pure du centralisme républicain.
Et pourtant, ce concours a bien lieu quelque part, dans des locaux universitaires, des salles réservées des journées entières, avec un budget propre, des trains, restaurants et hôtels à rembourser. Aussi, au milieu de ce couloir, ce fauteuil au placement incongru, ne peut marquer seul son extraterritorialité. Il faut l’accompagnement de ce petit carton au ton proche d’un cabinet de profession libérale pour l’exprimer. Même si le logo de Paris Panthéon-Assas est bien inscrit, le texte nous rappelle que l’université pluricentenaire n’est que le réceptacle provisoire de candidats en transit.