Boucles
– Paris, Décembre 2008 –
Indiquer un emplacement est une chose extrêmement délicate. À moins d’être suffisamment proche pour le pointer du doigt ou de disposer d’un moyen de représenter l’espace finement, difficile de dire et d’écrire ce qui identifie la place où se rendre, et comme ici celle où installer un panneau. Pourtant, le panneau en question vient en remplacement. Sa place n’est donc pas si mystérieuse : c’est celle d’un autre, voué à disparaître. Un petit papier collant étiquette provisoirement l’objet porteur d’affiches et lui attache la description de ce déplacement souhaité : « À poser à la place de celui qui est à jeter ».
Mais ce post-it ne fait pas tant agir qu’il n’agit lui même. Comme une drogue, il ouvre un monde de possibles insoupçonné. Et chaque fois que je passe dans ce couloir, je ne peux m’empêcher de le lire à nouveau.