Carte des vins

Montpellier, novembre 2013.

La carte des vins se présente habituellement sous la forme d’un texte inclus dans un support cartonné ou plastifié. Elle contient le nom des vins, leur millésime, leurs cépages ou leur classification et bien sûr leur prix. Pour ceux qui boivent peu, des demies-bouteilles ou des vins au verre sont parfois proposés. Et l’on prend conseil auprès des serveurs ou du sommelier pour savoir que choisir.
Mais comme souvent avec la nourriture, il peut y avoir un abîme entre sa description et les sensations qu’elle procure. Cet écart est aujourd’hui réduit par ce dispositif innovant : plus de texte, mais des bouteilles alignées avec leur étiquette, prêtes à la dégustation. Et surtout des prix affichés sur des diodes lumineuses. Ces diodes clignotent, affichant plusieurs valeurs : non que la cote du vin varierait telle celle d’une denrée sur un marché boursier frénétique, mais en raison du choix laissé au client sur la quantité de boisson alcoolisée en fonction de son envie. Comme les boissons de la restauration rapide, le verre de vin se sert désormais en mode « petit », « moyen » et « grand ».
Conservant le vin pendant plusieurs semaines sous l’effet d’un gaz inerte empêchant l’oxydation, le laissant à l’abri d’une lumière directe mais attirant le regard par ses diodes clignotantes, ce dispositif abolit la distance entre la cave et la salle, la carte et les bouteilles. Allez-voir vous même ce qui est disponible, regardez l’étiquette et la couleur, et, comme vous le suggèrent les inscriptions lumineuses, laissez-vous tenter puisqu’une intoxication modérée vous coûtera moins d’un euro.