Circuit
Paris, Juin 2010.
Tout a commencé par quelques notes inscrites sur des feuilles volantes. Peut-être un carnet. Il y a eu, avant et après, des conversations. Des remarques, des conseils, en face à face ou par téléphone. Des choix ont été faits, une stratégie a été développée. Et puis il a fallu s’installer devant l’écran de l’ordinateur, ouvrir le logiciel, affronter le rectangle blanc qui représentait la page. Taper sur le clavier. Écrire, effacer, copier, coller, déplacer. Enregistrer. Parler à nouveau sans doute. Reculer un peu pour voir l’écran de plus loin. Voir de quoi tout cela avait l’air. Fermer, laisser reposer, ouvrir encore. Retoucher. Puis imprimer. Lire, annoter, corriger. Intégrer les nouveautés dans le document. Imprimer une fois encore. Et puis elle est descendue dans la cour, s’est installée sur les marches et s’est mise à lire à haute voix, discrètement, se balançant lentement d’avant en arrière. Lire, relire. Apprendre ce qu’elle avait patiemment écrit, pour qu’elle puisse le dire convenablement, le moment venu.