Cœur
Bruxelles, juillet 2016
Le coin était désert en ce dimanche d’été, les immeubles de bureaux ne voyaient pas s’affairer à leur pied les habituels fonctionnaires et lobbyistes. Coeur du quartier européen avec ses quatre voies de circulation, la rue de la loi n’accueillait que quelques voitures.
En dépit de cette faible activité, les feux tricolores continuaient de fonctionner imperturbablement, réglés par des automatismes invisibles pour les usagers. Mais le rouge du feu, lorsqu’il apparut pour bloquer le passage à ceux qui en respectent la morale, n’était pas ordinaire.
Un petit cache de matière opaque découpé et le signe d’arrêt s’était transformé en symbole d’amour. Tentative d’humaniser cette Europe froide dont les citoyens ne veulent plus ? Geste esthétique ou ludique pour simplement égayer ce quartier fait de verre, de béton et d’asphalte ? Lorsque le feu passe au vert, la circulation repart et les affaires reprennent, apparemment inchangées.