Des marquages qui font du bruit

Notre invité : Mathieu Baudrin

Saint-Ouen, mai 2020.

16h30 dans une circulation foncièrement en déconfinement, la place de la Mairie de Saint-Ouen reprend vie. Je dois avouer que je m’étais habitué à un certain seuil sonore depuis le 17 mars. Depuis quelques jours, les séances de travail dans le salon sont à nouveau animées de klaxons et de moteurs démarrant en trombe au feu rouge. Depuis mon perchoir, j’aime à me distraire en allant voir à la fenêtre les situations parfois rocambolesques donnant sens à ces bruits presque oubliés. Certes, il y a un déconfinement indéniable et progressif, et donc davantage de circulation, mais là les klaxons sont tout de même très appuyés et presque permanents… que se passe-t-il ? Les cyclistes apparaissent sur les routes du carrefour, ils sortent du bitume, voilà ce qui se passe ! Perturbant l’ordre des files et les habitudes des automobilistes, des bandes jaunes sont apparues dans la nuit, des plots en plastique ont poussé, l’expérimentation d’aménagement urbain « Covid-19 » en région parisienne est bel et bien en cours semble-t-il. Deux agents de voiries qui n’ont pas froid aux yeux ont été missionnés pour inscrire à la peinture blanche la présence des cyclistes et, ce, à l’heure de pointe s’il vous plait. Bon courage les gars ! La police vient-elle en renfort ? Non elle ne fait que passer. Ce bazar va-t-il durer ? Seul un retour à un niveau sonore « pré-Covid-19 » pourra confirmer d’une acceptation de ces aménagements. Rendez-vous dans quelques mois.