Discipline
Paris, novembre 2015
L’état d’urgence c’est un déploiement de forces policières et militaires sur tout le territoire. Enfin, presque… car au sein de l’enseignement supérieur et de la recherche, ils ne sont guère présents. N’y voyez pas là une forme ancestrale de résistance à l’autorité, mais plutôt l’incapacité à « sécuriser » des lieux, faute de moyens et parce qu’ils ont été conçus à l’origine comme des espaces ouverts.
Ainsi, dans cet établissement, il n’y a pas de gardien : aussi les consignes sécuritaires sont-elles adaptées à cette réalité matérielle et financière. Au-delà de l’ouverture de la porte protégée par un code, les livreurs et visiteurs ne sont pas contrôlés, leurs paquets ne sont pas inspectés, leur identité n’est pas vérifiée. Mais un petit panneau leur demande poliment de s’enregistrer et on met à leur disposition un stylo et un cahier avec des colonnes prédéfinies pour cela.
Le cahier semble bien rempli, les visiteurs se sont soumis à la discipline de l’écriture et on les en remercie.