Disparues

Marseille, octobre 2019

Jour après jour, sur le chemin de l’école, le message est de moins en moins lisible.
Les feuilles hier collées sont maintenant volantes et bientôt les dernières partiront laissant derrière elles le mur gris et vide du lycée.
Que ce soit sous l’action du vent, de la pluie, du soleil ou de mains inconnues, elles disparaissent les unes après les autres, comme les femmes dont elles parlent, supprimées et bientôt oubliées de la mémoire collective.
Demain, ici ou ailleurs, les messages renaîtront à coup de colle et de solidarité, de papiers et de lettres, de peinture et d’émotions. Pour se souvenir des disparues, de celles qui ne reviendront pas. Pour faire en sorte que d’autres ne les rejoignent pas.