Agent de sécurité
– Paris. Février 2009 –
L’accès à des lieux publics clos et souterrains s’opère bien souvent par plusieurs voies pour entrer et pour sortir. Nous avons déjà rencontré des portes de ce type et les dispositifs dont elles sont équipées pour en garantir l’ouverture, et nous aurons l’occasion d’examiner prochainement ce que d’autres proposent. Parmi celles-ci, certaines sont exclusivement consacrées à la gestion des situations d’urgence : ouvrant des voies supplémentaires, elles sont vouées à permettre l’évacuation la plus rapide possible des personnes qui déambulent, travaillent, ou se promènent dans ce genre de lieux. Comme elles sont destinées à la prise en charge de situations exceptionnelles, ces portes doivent pouvoir rester bien fermées tout le reste du temps. Sinon à quoi bon réserver une porte à un usage spécifique. La tension entre le devoir de fermeture et la capacité à s’ouvrir rapidement ouvre toute une gamme de dispositifs possibles qui favorisent tantôt l’un tantôt l’autre de ces deux impératifs.
Ici, la porte arbore un assemblage relativement complexe. Gérée par un “contrôle électronique avec temporisation”, l’ouverture requiert par ailleurs la présence d’une personne habilitée connaissant le code qu’il faut taper sur le pavé numérique. A moins que le clavier serve de téléphone directement relié à un poste de contrôle nous donnant le code au moment opportun. Pour savoir, il faudrait lire l’écriteau fixé sur le clavier, mais l’urgence de la situation appelle moins à la lecture qu’à la course. Quoi qu’il en soit, voici un bel agencement à la pointe de la technologie. Pourtant, qu’un seul de ces éléments fasse défaut – e.g. le dispositif électronique bug, la situation d’urgence génère une panne d’électricité éclipsant le fonctionnement du pavé numérique, le mécanisme de temporisation se bloque, l’agent humain juge que le niveau d’urgence n’est pas suffisant ou ne se souvient plus du code, etc. – et l’ouverture est empêchée. La porte reste dans son rôle de lieutenant ultra sophistiqué et ne fait advenir aucune issue de secours. Mais avec le déploiement d’un tel dispositif technologique qui oserait prétendre que ce lieu public n’est pas parfaitement sécurisé et qu’une forme ou une autre de risque soit possible