Mystérieux écrits
Rio, novembre 2009.
Dans le grand hall de l’université de Rio, je viens de recevoir une lettre anonyme d’un mystérieux ami dont je ne reconnais pas l’écriture, mais qui dans sa missive me donne quelques indices : un souvenir de Moscou et la mention d’une plaque commémorative placée sur l’un des murs de la faculté à la mémoire d’une professeure de sociologie décédée deux ans auparavant ; je me dirige vers la plaque… et je croise cette curieuse installation. À quoi servent ces chaises ? Ce n’est pas le tournage d’un film avec ces sièges pliants pour stars de cinéma aux egos démesurés. Ca ressemble à un tribunal de campagne : le juge, son adjoint et son suppléant. Mais qui est ce jeune homme plongé dans sa lecture ? L’accusé qui attend ses juges en travaillant son dossier ? Faites entrer le jury et qu’il s’assoie à la bonne place… En m’approchant, je comprends qu’il s’agit d’un bureau de vote avec trois urnes non-rigibles ; les chaises n’ont pas pour vocation qu’on s’y assoie, elles servent seulement de support aux sacs de toile, distincts grâce aux panneaux qu’on a maladroitement scotchés sur eux. Le gars aux lunettes doit être le président du bureau de vote, n’en finissant pas de consulter la liste des inscrits.
J’arrive devant la plaque ; je lis le nom de la mère de Clara L. ; j’identifie l’auteur de ma lettre anonyme. Je rentre à mon hotel lui écrire un message électronique.