Stop
– Lyon, Janvier 2009 –
Dans de nombreux domaines, les décalages, les manquements, voire les ratés, sont précieux à celui qui accepte de les observer de près. Bien sûr, on peut critiquer facilement ou se moquer sans aller plus loin. Mais il y a un vrai plaisir à s’arrêter sur le léger malaise qui s’installe lorsque les gestes les plus familiers ne parviennent pas à leurs fins. On trouve dans ces petits gouffres de quoi mieux comprendre la réussite de tous les autres.
Qu’est-ce qui cloche ici ? Sans doute la cohabitation pacifiée de ces différentes lignes sur lesquelles semblent se dérouler un générique d’informations et de logos simplement destinés à accompagner, sans qu’on y prête vraiment attention, la mise en consigne des gobelets de cafés usagés et autres canettes vides. Il faut du temps, et en l’occurrence un échec de l’action, pour regarder de plus près cet agencement et y lire en son centre, débordant légèrement, les mots “hors service”.
Pourtant le message est bien là. L’inscription est attachée à l’objet. Que nous faut-il d’autre ? Beaucoup de choses. Peut-être un peu de couleur, une typographie spécifique, un emplacement décalé. Ce qu’il nous faut c’est une différence qui arrête les yeux et la main, sans que l’on ait à y penser.
Mais pourquoi au juste ? Pour ne pas perdre quelques précieuses secondes ? Pour ne pas passer pour un imbécile à côté de ceux qui connaissent la panne ? Pour agir dans un monde sans couture ou rien jamais n’arrête l’action ? Allez, c’est le moment de la pause café après tout. Savourons ce petit temps de lecture appréciable, même si ce ne sont que deux mots. Et arrêtons de râler pour une fois.
En effet, c’est très agréable.
Merci Muller!