Vraiment pas
– Paris. Février 2009 –
Marcher dans la ville, celle que l’on habite ou celles que l’on traverse, a été un des nombreux moyens de grandir. Affiches panneaux enseignes faisaient une autre architecture et créaient des frontières comme les vêtements des passants, leur langage ou les denrées que l’on expose devant les boutiques. Je me souviens enfant, jusqu’assez tard en fait, du trouble qui me saisissait à la lecture de certains particulièrement obscurs. Et qui en se répétant de devanture en devanture instauraient un monde curieux où le commerce semblait réservé. À quoi, impossible à dire. À d’autres que moi, c’est tout. Gros et demi-gros.
Si intimidants qu’ils paralysaient et empêchaient le passage d’une porte, même si l’intérieur faisait envie. Ces mots disaient tu ne comprends pas mais d’autres comprennent. Ils sont pour d’autres. Alors qu’ils étaient pour moi bien sûr. Pour me dire de ne pas entrer. Cette page imprimée, ajoutée à la porte qui l’exprime à l’envers est limpide. Et son “ne pas insister merci” en dit long sur ceux qui n’ont pas été intimidés, sont entrés malgré tout et ont demandé un peu trop souvent.
De mémoire, un écriteau formidable qu’avait installé une boulangère le matin même de l’inauguration de l’établissement : la maison de fait plus crédit.