Fantôme
Valence, mars 2016
Il y a bientôt dix ans, le bassin regorgeait de bateaux et de badauds, et les images des régates étaient transmises dans le monde entier. Aujourd’hui, sous le soleil, la marina n’accueille que quelques promeneurs et de rares plaisanciers. Et pourtant les bâtiments sont toujours là, traces d’une gloire passée et non reconvertie dans un présent fiévreux.
A l’entrée du port, il y a avait donc un magasin, Tienda/Shop comme l’indiquent les autocollants défraîchis ; désormais, il n’y a plus rien à vendre à l’intérieur, et pas même un gardien pour le bâtiment. Le logo du bateau vainqueur est bien là, mais il n’y a plus de gadgets et de marchandises siglées pour les chalands.
Sur le fond blanc, avec beaucoup d’attention, on devine la trace d’autres marques bien connues : un groupe téléphonique, une banque et un vendeur de café en doses. Elles existent toujours, mais ailleurs, envahissant un espace public mieux fréquenté. Dans cet espace où plus rien n’est monétisable, elles sont devenues des fantômes.