Fleurs d’écrit
Cerveteri, juin 2011.
Venus visiter les morts étrusques, nous arrivâmes dans le bourg en fin d’après midi ; la voiture garée, on entra dans ce qui constituait le centre-ville ; là, on vit d’abord une jeune fille placer avec soin de l’herbe coupée sur le macadam ; elle dessinait avec elle un chemin ; en remontant vers l’église, longeant cet étrange ruban végétal, on croisa d’autres groupes de femmes qui disposaient à l’aide de forme vide des pétales de fleurs de tous coloris. Elles s’activaient de plus en plus comme si elles menaient une course contre la montre. Il faisait chaud, on prit un verre ; on apprit alors qu’il allait se passer à 19h quelque chose. On décida de rester, ce serpent de fleurs dans ville avait aiguisé notre curiosité.
Bientôt on les entendit ; ils vinrent en chantant des cantiques du bas de la ville, six d’entre eux portaient à bout de bras une statue de la vierge en bois peint, précédé de plusieurs prètres et d’enfants de chœur. Ils remontèrent toutes les ruelles du bourg, marchant sur le magnifique tapis de fleurs tout juste achevé. Mais lorsqu’ils arrivèrent devant l’église et qu’aux dessins de fleurs, qu’aux formes se substituaient des mots ceux de l’Ave Maria. Leurs pas se firent plus précis et aucun ne piétina les écrits. Ils demeurèrent jusqu’à l’arrivée des cantonniers qui, balais et pelles en main, effacèrent en un clin d’œil ces écritures, comme la vague efface l’écrit sur le sable. Il faudait revenir l’année prochaine pour revoir sur les pavés surgir le temps d’une soirée le nom de Marie.