ISSN : 2266-6060

Artisanat

traceartisan

Parc de Plaisance, Québec, août 2010.

Dès qu’il s’agit du travail, on associe facilement l’écriture à la hiérarchie et plus généralement à la circulation des règles. Comme s’il y avait deux mondes : celui des textes officiels, réglementaires, formels, et celui des gestes, des paroles et de l’informel. C’est faux, bien sûr. Les occasions et les sites d’écriture au travail sont nombreux et variés. L’artisanat est à lui tout seul un monde d’écriture. Les menuisiers, les maçons, les plombiers passent leur temps à tracer des repères, inscrire le résultat de leurs calculs sur les murs, dans le bois, marquer les pièces qu’ils fabriquent pour en retrouver l’ordre lorsqu’ils les assemblent. “int”, “ext”, “droite”, “bas”… Généralement, une fois le produit de leur activité terminé, nous n’avons pas accès à cette littérature. Nous n’imaginons pas que les espaces que nous traversons, les bâtiments où nous habitons, leurs canalisations, nos meubles, les jouets de nos enfants, sont partiellement faits de cette matière scripturale.



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