ISSN : 2266-6060

Chut !

chut

Paris, avril 2015.

L’ouverture a le vent en poupe. Avec Internet, les données des administrations publiques sont mises à disposition du public, les publications scientifiques sont rendues accessibles dès leur production, le code informatique des logiciels est facilement consultable et modifiable. Fondés sur des mouvements militants parfois anciens, l’open data, l’open access, l’open source prônent une libre circulation des informations. Ils alimentent l’idée d’un monde d’autant meilleur qu’il rime avec transparence, accessibilité immédiate, partage et coopération. Toute forme d’accès réservé ou d’information propriétaire est stigmatisée comme une grave atteinte à la liberté.
La configuration des espaces de travail n’échappe pas à cet élan pour l’ouverture. Dès les années 1950, les open spaces étaient vantés non seulement pour les gains de place, mais aussi pour leur capacité à favoriser une meilleure communication. En l’absence de pièces, de portes, et de cloisons, l’information est censée se diffuser sans entraves. Elle circule tellement vite et simultanément, que la communication se transforme parfois en cacophonie. Il importe alors d’en canaliser les manifestations. Afin que les participants de ce lieu de réunion ouvert, à l’étage, puissent communiquer convenablement, les autres employés présents au rez-de chaussé sont invités à mesurer leur élan communicationnel. À défaut de pièces, des écriteaux assurent le travail de frontière. L’écriture vient cadrer le flux des échanges oraux. Autrement dit, elle rappelle que toute ouverture va nécessairement de pair avec une fermeture.



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