Découverte
Bordeaux, février 2015.
L’expérience française du restaurant ne commence pas par les nappes blanches et les serveurs habillés en noir mais débute hors de la salle, en face d’un panneau obligatoirement affiché avec les plats et boissons disponibles, ainsi que leur prix. Nul besoin d’entrer, de s’asseoir et de demander ce qu’il y a en cuisine avant de décider de manger ou de ressortir. Il suffit de s’approcher du support extérieur, qui se présente sous deux formes très distinctes : soit il s’agit d’un « menu » stable, sur support plastique ou sous verre, soit d’une ardoise toujours changeante, montrant l’adaptation de la cuisine aux denrées fraîchement disponibles sur le marché.
Ce restaurateur avait choisi la fausse ardoise : un air de brasserie du jour avec l’écriture blanche sur fond noir, mais un menu bien constant. Du moins jusqu’à ce qu’il change : les ratures blanches et l’écriture manuscrite marquent cette rupture. Pourtant, ici, pas de nouveau propriétaire, susceptible de vous faire oublier les plats peu ragoûtants de naguère, juste de nouvelles choses à déguster. Si le support permanent est utile pour montrer le changement, pensez-vous que les qualités culinaires perdurent au-delà des plats et que la joie de la découverte surpasse le risque d’être déçu ?