Dépassement
Aix-en-Provence, octobre 2015.
La nuit est depuis longtemps tombée dans la proche banlieue de cette ville cossue. Partout des poteaux protègent les trottoirs d’une invasion incontrôlée de véhicules motorisés. Et, de temps en temps, un espace entouré de barres métalliques autorise un stationnement.
Ici, nulle menace de rétorsion physique, juste un micro-dispositif de surveillance en mode automatique. Dans le noir brille le rouge clignotant de l’interdiction : l’électronisation de la traditionnelle borne de stationnement donne l’alerte en décomptant le temps de dépassement. Depuis plus de 2h, la police semble avoir été appelée et le montant de l’amende est déjà affiché.
Pourtant nulle trace de forces de l’ordre, pas plus de sabot que d’autres indices d’intervention : dans la ville désertée, l’alarme visuelle fonctionne à vide, seul le scriptopolien de passage semble lui accorder un peu d’attention. Corruption, dysfonctionnement, signaux multiples dans toute la ville ? Il faudrait rester sur place pour savoir si cet écrit dynamique produira des effets durables dans la vie du propriétaire de l’automobile.