Esprit d’escalier

Hong-Kong, juillet 2010.

Pour le voyageur, prendre l’escalator ne relève pas toujours du moyen de transport, c’est parfois aussi une visite touristique : on trouve à Hong-Kong un véritable monument, le Central to Mid-Level escalator , le plus long du monde. S’il n’a pas réussi à diminuer les embouteillages, il a généré de nouvelles activités, des commerces et restaurants apparaissant à ce qui était auparavant le troisième étage des immeubles.
Non loin de là, bien plus au calme, un autre escalator est tout aussi intrigant. La lourdeur du panneau, le plastique protégeant l’affiche, la forme très professionnelle semblent contradictoires avec l’affirmation du caractère temporaire du dysfonctionnement. L’examen des marches montre que leur hauteur est moins importante qu’à l’habitude et qu’elles sont donc aussi bien adaptées à la marche biologique qu’à l’élévation mécanique. Et puis, où sont les « escaliers de secours » que l’on trouve d’habitude près de ces dispositifs modernes que sont les ascenseurs et les escalators ? Ce panneau nous ment, il n’a pas été fabriqué après coup, lorsque la promesse technologique a été remplacée par la réalité embarrassante de la maintenance et des usages, mais pensé en même temps que les marches et la rampe. Cet escalator n’est pas temporairement transformé en escalier, c’est un objet hybride.