Mousse
Palma, mai 2018
La commande semblait simple : un capuccino et un chocolat chaud. Mais ce bar majorcain apparemment ordinaire hébergeait l’un de ces nouveaux artistes de la mousse, obsédé par la surface de nos breuvages préférés. Aussi, au lieu d’un brun profond uni et d’un caramel blanchi par les protéines de lait, nous faisions soudain face à une oeuvre.
Comme les gâteaux d’anniversaire recouverts d’un prénom ou d’un mot joyeux, on sait que le plaisir du regard devra s’interrompre pour faire place à celui du palais. Il y a de plus cette fragilité de la mousse qu’on ose à peine toucher la tasse, de peur d’effacer les dessins tracés. La surprise passée, il faut néanmoins achever le spectacle et goûter à la mousse tant que les boissons sont encore chaudes.
Snapchats alimentaires, ils laisseront un souvenir bien au-delà de leur existence éphémère.