Nuances
San Francisco, décembre 2010
Il est des mots et des signes qui étaient naguère exceptionnels et qui sont devenus banals. Les annonces météorologiques se composaient alors de températures et d’une prévision sur le soleil ou la pluie, alors que des tâches vertes, jaunes, oranges ou rouges parsèment maintenant les cartes, ici comme risque de canicule, là de tempête. De même, nous nous sommes habitués à l’idée d’un risque terroriste diffus, mais dont on pourrait mesurer l’intensité.
En France, le plan vigipirate se décline en blanc, jaune, orange, rouge puis écarlate. Dans cet aéroport états-unien, le nuancier va du vert au rouge et l’on nous annonce que le risque est élevé, au niveau 4. Si les sources sur lesquelles s’appuie cette échelle demeurent toujours mystérieuses, les consignes au public semblent toujours identiques. On ne voit pas bien pourquoi on demanderait de laisser ses bagages sans surveillance ou de pas rapporter aux autorités des comportements suspects, même au niveau le plus bas.
Alors que nous dit ce panneau ? D’y penser plus ou moins, tout en nuances, puisqu’il faut de toute façon vivre avec.