Partage
Western Massachussets, octobre 2013.
Au détour d’une petite rue boisée d’une bourgade universitaire endormie se trouve un abri en bois. Il n’accueille pas des oiseaux ou des insectes auxiliaires si utiles à la biodiversité, mais des ouvrages. Il s’agit d’une petite bibliothèque, dont le principe est simplissime : apportez un livre et prenez-en un autre en échange. Les espaces électroniques ont donné de nouvelles infrastructures à une économie du partage, mais n’ont pas fait disparaître celles qui colonisent notre espace public.
En fait, ils se combinent : la « petite bibliothèque gratuite » en face de moi, ne semblant desservir que quelques maisons, renvoie à une organisation décentralisée avec ses fabricants d’abris, ses responsables locaux et sa cartographie. Néanmoins, nul besoin de construire un catalogue pour enregistrer les emprunts, nulle nécessité d’inventer des systèmes d’anonymisation pour protéger les usagers de ce système de pair à pair : seuls les arbres gardent la mémoire de ce qui s’est passé ici.