Pour la beauté du geste
– Yeu, Février 2009 –
On écrit à l’école, on écrit à l’université, on écrit au travail ; on est fatigué d’écrire. Pourtant, dans l’enfance, il est un moment où cet acte d’écrire semble relever du pur et simple plaisir. Sur cette plage, devant cette étendue de sable vierge, la main de ce petit garçon ne résiste pas … elle trace à l’infini dans l’épaisseur et l’humidité des grains de sable des lignes courbes. On objectera que ce n’est là que l’imitation maladroite d’un écrit et que s’il y a plaisir, c’est en raison de l’absence de contrainte. Certes mais le plus important n’est-ce pas que lorsqu’on interroge l’enfant sur son activité, il réponde : « j’écris ». Jouissance de celui qui a des déjà conscience de posséder un pouvoir ou simple affirmation d’un plaisir ressenti ?