Tous les chemins mènent à Rome
Paris, octobre 2016.
Dans tout sytème d’orientation graphique, la flèche est centrale. Que ce soit dans les rues, le métro, un aéroport, un park ou un bâtiment, la flèche joue un role clef en pointant vers un lieu particulier, tout en ajoutant, de manière constante et implicite, le même mot d’ordre : “par ici !” Répétée encore et encore dans de nombreux espaces, la forme de ce simple signe peut varier d’une situation à l’autre, mais à chaque occurence il indique une direction unique et spécifique, souvent à l’aide d’un simple mot. Dans ces conditions, comment devons-nous comprendre que ces trois flèches pointent vers des lieux différents ? Comme peut-on atteindre “l’accès en S2”, “l’impasse” et la “sortie” en allant dans la même direction ? D’un coté, le sens d’une flèche ne réside pas entièrement en elle-même. Au contraire, en tant qu’éléments d’un même système graphique, chaque flèche pointe vers une autre de manière à dessiner un parcours. Si chacune de ses occurrences prend place dans une situation sociomatérielle bien circonscrite, la flèche est simultanément conçue comme une étape d’un trajet. Selon les sites, “l’accès en S2”, “l’impasse” et la “sortie” diffèrent légèrement, puis ils indiquent des directions distinctes, voire opposées. De l’autre coté, ces trois flèches ont la même forme blanche, mais chacune est encadrée d’une couleur différente. Inscription très simple, cet écriteau constitue un sytème d’orientation efficace et élaboré. Trois parcours sont indiqués parallèlement, en associant une flèche à un mot et une couleur. Partant de ce signe et suivant chacune de ces associations, on se retrouve à des endroits qui ouvrent des horizons sans commune mesure. Successivement un point isolé, une connexion située et une ligne, la flèche est un magnifique opérateur de liens entre des moments, des lieux, et des futurs.