Travaux, épisode 1. Informer
– Clamart. Avril 2009 –
Entre deux voitures, on les remarque à peine. Mais dès qu’une place est libérée, ils s’imposent. De nouveaux panneaux peuplent la rue. Posés sur leur socle de béton, ils sont vraisemblablement provisoires. Mais le symbole qu’ils arborent sur la chaussée est sans équivoque : pas question de stationner sur ces emplacements, pourtant dédiés depuis longtemps au rangement des voitures. La silhouette d’une camionnette qui tracte une voiture laisse entendre assez clairement ce qui est réservé aux éventuels contrevenants. En deux coups d’œil, à droite puis à gauche, nous voilà informés : c’est la rue dans toute sa longueur qui se voit privée de places. De ce genre de places en tout cas.
Informés, si rapidement ? Pas sûr. Pour l’être véritablement, il faut s’approcher et voir que sur une deuxième partie du panneau, figure un long texte en surimpression des mêmes dessins. C’est en lisant que l’on sait : non pas seulement l’état d’interdiction, mais sa raison et ses conditions. On a sous les yeux la reproduction du décret municipal qui ordonne les travaux de voiries, en précise les dates, en expose l’objet (la réfection de conduites d’eau) et liste les nombreuses rues concernées.
Le temps manque pour saisir cette foule de détails imprimée sur deux moitiés d’A4, surtout si l’on est en voiture à la recherche d’un endroit où se garer. Heureusement les téléphones font aujourd’hui d’assez bons appareils photo. En un petit geste le texte est reproduit à nouveau. Il pourra être lu à tête reposée, sur l’écran d’un appareil devenu pour l’occasion liseuse électronique.