Fusions
Paris, janvier, 2018.
La gestion de la multiplication des unités véhiculaires qui sillonnent les villes n’est pas une mince affaire. Du point de vue des infrastructures physiques, comme de celui du Droit et des signes qui le font exister à même les rues, le rythme des ajustements et des transformations est devenu particulièrement soutenu. Même le vélo, qui est pourtant désormais bien (ré)installé, n’est pas encore outillé au point de pouvoir être considéré comme faisant pleinement partie de nos vies urbaines. Ce panneau en est la preuve : à ce carrefour, rien n’est prévu qui permettrait de traiter les cyclistes comme des entités spécifiques. Leur existence et leur présence pourtant ne font pas de doute, puisqu’on s’adresse à eux. Mais c’est pour les sommer de s’adapter. Il va falloir se transformer. Accepter pour un temps de se ranger du côté des piétons, de se comporter comme ces choses urbaines omniprésentes qui bénéficient d’un immense réseau d’inscriptions, sur lequel il est en l’occurence pratique de s’appuyer. Va pour la vélo, va pour cette fois. Mais comment va-t-on faire pour les trottinettes électriques, les hoverboards, les gyroroues, et tous les moyens de locomotion qui, en l’absence de voitures volantes, peuplent déjà les villes du XXIe siècle ? Sans icônes, sans dessins, sans couleurs de bande, sans mots qui leur sont propres, comment feront (et font déjà) celles et ceux qui les conduisent pour savoir ce qu’il faut et ce qu’il ne faut pas faire ?