ISSN : 2266-6060

Hors Ligne

En ligne, septembre 2024

L’une des grandes leçons des études de sciences est qu’un artefact technique n’existe qu’avec son réseau associé. Parmi les exemples canoniques on trouve les moyens de transport, au premier rang desquels les trains. Sans rails, réseau de signalisation, gares, équipes de maintenance, standardisation des horaires et mille autres dispositifs, les trains ne seraient demeurés qu’à l’état expérimental comme l’aérotrain Bertin, si rapide mais coincé dans sa voie propre.

Le TGV français évolue à grande vitesse sur ses magnifiques rails fabriqués spécifiquement pour lui, sur un ballast coupé du reste du territoire par des barrières destinés à éviter toute intrusion, notamment animale. Avec les services de communication apparus il y a quelques années, les voyageuses et voyageurs peuvent suivre le trajet de leur train et sa vitesse sur un graphique adapté de celui de la navigation aérienne, mais avec un gros trait rouge qui représente la voie sinueuse.
Il suffit pourtant d’un « engin de maintenance coincé sur la voie » pour qu’une partie de cette édifice s’effondre : finie la grande vitesse, nous redécouvrons les confins de la Seine-et-Marne sur une voie à 80km/h sur ce fameux réseau secondaire peu à peu étiolé sous la contrainte budgétaire et la priorité donnée à la « grande vitesse ». Sur la visualisation, le train semble perdu au milieu de nulle part, mais le wifi et la géolocalisation toujours fonctionnelles nous le prouvent : il roule encore.



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