Infraction
TGV en campagne, septembre 2017.
Comme souvent désormais, l’accès au train fut précédé d’un contrôle en tête de quai, les lasers rouges scannant les identifiants en 2D. La foule provisoirement compacte se transforma en passagers autorisés, montant à leur guise dans le train. Une surprise les y attendait : des petites plaquettes déposées sur chaque place. Non seulement ils bénéficiaient d’un train à grande vitesse, mais ils étaient informés du moyen d’avoir accès à de l’internet rapide.
Toujours à l’aide du billet comme trace identitaire, la manoeuvre fut facile et même si le débit était affiché comme « moyen » avec 114 passagers branchés, l’accès aux courriels était rapide. Bientôt même un certificat s’afficha sur la page de connexion : j’avais « vu » le TGV rouler à 300km/h rien qu’en étant assis sur mon siège. Ivresse d’une vitesse qu’on ne sent pas, navigation d’un site à l’autre dans un espace web apparemment sans limites.
Il suffit pourtant d’un pas de côté, d’une tentative pour accéder à un article scientifique récemment paru, pour que la nature du service fourni se fasse jour : ce train était tout autant interdit d’accès aux passagers sans billets qu’aux sites non autorisés. Certes, je pouvais plaider la cause de l’exclu en signalant une erreur, mais j’aurai depuis longtemps quitté cet internet à deux vitesses avant que mon message ne prenne effet.