Insertion
La restauration recourt de plus en plus au QR code collé sur la table ou visible en terrasse pour donner à voir la liste des plats disponibles, mais certains lieux demeurent fidèles au menu alors que d’autres maintiennent l’ardoise. Ces différents supports ne sont pas neutres par rapport au contenu décrit et à la cuisine qui est pratiquée dans les établissements. Le QR code renvoie à une url fixe, le plus souvent même un fichier PDF qui fige les choix de manière stable. À l’opposé, l’ardoise permet la plus grande souplesse, avec une variation de plats à chaque service et même une prise en compte de la disparition des stocks en cuisine.
Entre les deux, le menu inclut parfois des dispositifs amovibles, telle une feuille à insérer dans la page pour signaler une nouveauté ou l’apparition d’un plat de saison. Il permet aussi d’introduire des variables sous la forme de syntagmes tels que « entrée du jour », « plat du jour » ou « dessert du jour », à charge au personnel de préciser le sens de ce déictique face aux clientes.
Dans ce restaurant vietnamien, une autre solution a été retenue : l’indexicalité est prise en charge par l’insertion, dans chaque carte, d’un petit morceau de carton où le nom du plat du jour est inscrit. On imagine sans peine la découpe des étiquettes, leur stockage et leur répartition à la fin de la matinée, avant le service, quand le choix est fait, avant de les retirer vers 15h, pendant que d’autres assurent la vaisselle et le nettoyage de la salle. Et on se dit que bientôt les QR code dirigeront vers des pages écrites en xml où la variable « plat du jour » sera interprétée à la volée par l’accès à un autre fichier.