La lettre volée
Issy-Les-Moulineaux, juillet 2011.
Grace au courriel, on est enfin libéré des nombreuses contraintes qui caractérisaient l’ancien système postal. Désormais, les échanges sont beaucoup plus fluides et rapides. Plus besoin d’attendre plusieurs jours avant de recevoir un courrier : le message et ses divers documents attachés sont transmis en un clin d’œil, et même à différents destinataires sans multiplier les enveloppes et les timbres. Et aucune inquiétude lorsque le message reçu est vide : c’est une simple erreur de manipulation de l’expéditeur. C’est si formidable et transparent qu’on peste immédiatement face aux nombreux spams qui, chaque par jour, remplissent notre boîte de réception, ou lorsqu’un destinataire n’est finalement pas joignable à cause d’un blocage du serveur. En revanche, lorsqu’une enveloppe, recouverte d’un emballage plastique complémentaire, mentionne “objet parvenu vide à la poste”, on comprend qu’un intermédiaire a subtilisé le contenu du courrier sans entraver son parcours jusqu’au destinataire prévu. Simultanément, on réalise deux autres choses. D’un côté, la capacité d’un simple emballage plastique à dégager la responsabilité d’une institution comme la poste contre toute plainte éventuelle. De l’autre, la possibilité de nos chers courriels d’être détournées ou espionnés à notre insu. On finit par douter des seuls avantages du courrier électronique…