La peau, épisode 1
Paris, juin 2009.
Il avait l’habitude de le dire, c’est depuis l’enfance qu’il y pensait. Alors pourquoi maintenant, pourquoi à cet âge déjà avancé ? Difficile de savoir. Ce qu’il fallait, en tout cas, pour que ça se mette en route, ça n’était pas juste y penser. Il fallait agir. Première chose, obtenir des renseignements sur l’établissement où aller. Où on ne faisait pas des choses trop moches, des choses trop cliché. Puisque le but du jeu c’était justement d’en faire un qui ne ressemblait pas trop aux autres. S’appuyer sur des recommandations donc. Ça, c’était fait. Depuis presque un an, à vrai dire. Mais ça n’avait pas vraiment démarré la machine. Le courrier électronique avec le nom l’adresse et le numéro de téléphone était resté dans la boîte de réception, le taquinant une ou deux fois par mois.
Et fin juin il était passé à l’action, sans y penser vraiment. Il avait téléphoné, pris rendez-vous. Difficile alors de reculer. Il avait fallu passer à la suite : fabriquer un modèle. Appeler l’ami qui faisait toues sortes de jolis graphismes dans le genre qu’il aimait bien pour lui demander conseil. Et comme il s’agissait de symétrie, il avait pensé que le dessin à la main ne serait pas la bonne solution. L’ordinateur, valait plus le coup. Le lendemain matin un fichier illustrator est arrivé dans la boîte, il l’a aimé, puis s’est dit que des étoiles pleines c’était sûrement trop. Alors, ils les a évidées, imprimées et quelques jours plus tard tendues à la fille souriante qui lui demandait gentiment « c’est ton premier tatouage » ?