La vue
Londres, septembre 2022.
Des portraits sur chaque vitrine. Son visage pixellisé suivi de son nom forment un cercle qui tourne en blanc sur noir au sommet de la tour qui domine la ville. Et ces deux années, répétées â l’envi, comme pour rappeler la vie tout entière passée â ces côtés. Et oublier tout le reste, sans doute. Tout ce qui pourrait fâcher, et en fâchent quelques-un.es qu’on n’entend pas beaucoup.
Plus loin, la ville se prépare. Réorganisée à grand renfort de barrières, de représentantes et de représentants des forces de l’ordre.
Pour guider le flux de la foule attendue le lendemain, quelques panneaux de signalétique s’intègrent discrètement dans le mobilier urbain. Pas de vulgaire posters vite composés sur un traitement de texte et vite imprimés, non. De beaux panneaux cartonnés, sobres. Discrets comme s’ils avaient été toujours là. Comme s’ils voulaient à leur manière faire de cette « vue » vers laquelle ils pointent un espace éternel.