L’en-dehors
La sortie du studio de danse est un constat (et une surprise toujours renouvelée) de la différence de température et d’hygrométrie entre le « dedans » et le « dehors ». En commentant les difficultés et les sensations du jour, les peaux se sèchent et se couvrent peu à peu. L’exposition acceptable à l’intérieur devient impudique à mesure que la température des corps diminue et que la porte donnant sur la rue s’ouvre pour laisser passer les plus pressés. À ceux pour qui la règle ne serait pas suffisamment claire (les plus bavards, ou ceux qui ont encore besoin de s’étirer par exemple), un écriteau fixé devant le studio averti que cet espace n’est pas un vestiaire. Il n’est donc question ici que se revêtir hâtivement, pour rentrer chez soi, sortir dans la rue, le grand en-dehors dont il ne faudrait surtout pas briser l’ordre moral en donnant à voir, par l’entrebâillement de la porte, nos chairs moites, découvertes et oublieuses des catégories genrées.