Les bonhommes d’en-haut et d’en-bas
L’invité du jour : Virginie Tournay
Dans l’espace du festival d’Avignon saturé de signes destinés à capter l’attention de publics divers et variés, une affiche se distingue, peut-être justement parce qu’elle est un peu plus difficile à percevoir que les autres. Le spectacle « Un homme debout » est orienté vers le sol à cause de la position renversée de l’affiche. Cette configuration est-elle volontaire ? Est-elle le résultat d’un mauvais coup de vent ou d’une attache qui n’a pas tenu ? Quelle qu’en soit la raison, on la distingue car l’affiche montre malgré elle l’inverse de ce qu’elle désigne. Le bonhomme de l’affiche a plutôt l’air affable, heureux de son sort et n’a visiblement pas conscience d’être renversé par rapport aux regards des passants et des photographes qui l’observent. Peut-on se tenir debout la tête en bas ? Après tout, c’est peut-être moi qui prend la photo la tête en bas tandis que le personnage s’amuse de la vision des paires de jambes qui passent et défilent sur le trottoir. Mais qu’importe. Comme nous le rappellent les Shadocks, les habitants d’en haut naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ceux d’en bas aussi. En fait, on apprend quelques lignes plus loin que ce n’est pas la même dignité ni les mêmes droits. Il parait que c’est mieux pour les Shadocks d’en haut. Alors, comment savoir…