Les jours, les gens
Clamart, novembre 2009.
Ça n’est pas la première fois que nous le faisons ici : pour comprendre ce que l’écrit fait au monde, rien de tel que l’observation des pratiques enfantines. C’est un très bon exercice pour se débarrasser de toute tentation fonctionnaliste. Ne pas se focaliser sur l’ordre ou la structure que les artefacts graphiques permettraient de perpétuer, mais découvrir plutôt sa capacité à fabriquer quelque chose, loin de tout processus de représentation. Au risque d’être surpris, et même perdu.
Il est certain que cette liste a joué un rôle important pendant les récréations. Mais comment la comprendre ? Jack Goody lui-même ne s’y retrouverait probablement pas. Pourquoi tous ces lundis sur la gauche ? Et que veut dire chaque prénom sur la droite ? Pourquoi l’expression “tous les jours” est-elle ajoutée sur les cinq premières lignes de cette colonne-ci ? Difficile à dire. En fait, le père universitaire ne trouve qu’une seule chose à laquelle s’accrocher : les deux catégories. Les jours / Les gens. Il est mystérieux mais dégage une certaine puissance. Poétique et très juste. Un mélange de Michel Vinaver et d’Erwin Goffman. Qui a dit sur-interprété ?