Pictogrammes
Marseille, septembre 2024.
Le retour à l’école est aussi pour beaucoup d’élèves le retour à la cantine scolaire. Lieu de cauchemar culinaire pour certains, exemple de privatisation forcenée pour d’autres, les cantines scolaires sont devenues un enjeu de batailles politiques pour la définition des menus qui s’inscrit non seulement dans les assiettes des enfants mais aussi sur cette affiche.
Les couleurs bariolées ne sont pas que décoratives, elles informent de la multitude de nouvelles contraintes qui s’exercent sur le prestataire de service. Au-delà de l’origine des viandes et du marquage du soutien de l’Union européenne qui se marque dans la légende du bas de l’affiche, les multiples pictogrammes renvoient à la légende de droite, du bleu au vert en passage par l’orange et le rouge. Certains signes ne sont pas spécifiques : les logos « AB » ou « AOC » sont par exemple bien connus, mais d’autres sont plus mystérieux.
Ainsi, le caractère local de la nourriture est marqué par trois pictogrammes distincts : un destiné aux ressources halieutiques, un autre qui se focalise sur la fabrication locale et enfin un dernier pour marquer le territoire culinaire de la Provence (même si Marseille n’est pas en Provence, mais ne mégotons pas quand on sait que le « local » est en général défini par un approvisionnement à moins de 200 km).
La beauté des pictogrammes est redoublé par leur combinaison, le simple « melon » du vendredi étant à la fois bio, local et financé en partie par l’UE. On remarque aussi que leur point d’application est parfois l’ensemble d’un plat, parfois certains des composants : la salade de tomates du jeudi est bio et locale, contrairement au concombre qui n’est que bio ; quant aux olives, elles n’ont droit à aucune qualification, ce qui pourrait les rendre suspectes.
En effet, tous ces signes sont positifs et leur accumulation est signe d’une politique publique contraignante. Enfin, tous ou presque puisque le beau cristal de neige pointe un produit « décongelé », horreur absolue alors que règne encore l’été indien. Ouf, il n’est présent qu’en légende, les parents seront rassurés…