Planification
Western Massachussets, mai 2014
Le féminisme a fait reconnaître l’espace domestique comme un espace de travail. Les tâches qui s’y déroulent ne sont certes généralement pas rémunérées mais elles constituent une part importante de l’activité, et au premier chef celles des femmes et des mères. En dépit d’enquêtes multiples sur leur répartition à l’intérieur des familles, l’absence de dispositifs d’enregistrement, de traçage et de mesure demeure un frein à leur reconnaissance.
Pourtant, lorsqu’on observe attentivement l’intérieur d’une maison, on y trouve sans cesse des traces écrites de cette activité : liste de courses, éphéméride familial, calendrier rempli de rendez-vous. Mais ici, nul besoin d’une attention minutieuse : le grand tableau est bien visible dans la cuisine, annonçant le menu de la semaine, en violet pour les déjeuners, en blanc pour les dîners. Même si elles ne sont pas écrites, on imagine alors les tâches subséquentes : les courses à faire ou les légumes à cueillir, la préparation des plats, le nettoyage des ustensiles.
Tout est planifié ou presque : pour le week-end, seul un plat, le cassoulet, est pour le moment inscrit. Est-ce parce que la famille est invitée ailleurs ou parce qu’alors, le « temps libre » permet de ne pas se préoccuper à l’avance de ce qu’on devra réaliser ?