Précaution
North Adams, septembre 2017.
Dans cette petite ville de l’ouest du Massachussets, les bâtiments de brique bien visibles n’abritaient plus d’ouvriers ni de substances toxiques. Les gigantesques hangars d’origine industrielle avait été transformés en halls de musée d’art contemporain, traversés par la lumière du soleil. Des œuvres monumentales s’offraient aux visiteurs, qu’on pouvait dominer du regard, admirer en levant la tête ou traverser avec délice.
Mais les dangers d’autrefois n’ont pas totalement disparu : au pied d’une échelle menant littéralement au paradis tel que défini par l’artiste, on semble retrouver la sécurité industrielle. Ici les chaussures sont règlementées, la marche et les mouvements normés au point qu’il faut maintenir « trois points de contact ». S’agit-il d’une blague de l’artiste ? Le contenu de l’oeuvre, invisible d’en bas, est-il choquant pour les enfants ? Mais bientôt le rappel à l’ordre d’un gardien face à une Eve descendant du paradis ne laisse plus aucun doute sur la nature de l’avertissement.
Même involontairement, l’art est toujours une chose dangereuse pour le spectateur.