ISSN : 2266-6060

Prendre l’air

breathe

Paris, novembre 2010.

J’ai essayé différentes possibilités, j’ai envisagé diverses options, mais rien n’y a fait. J’avais beau retourner le problème dans tous les sens, je ne m’en sortais pas. Même les choses les plus élémentaires me paraissaient insurmontables. Les idées devennaient de plus en plus confuses, entremêlées les unes aux autres, elles s’accumulaient sans qu’aucune ligne directrice n’apparaisse. Aucun ordre ne se dégageait de l’important désordre qui encombrait non seulement mon esprit, mais inhibait également mes émotions, et paralysait progressivement mon corps. La tournure prise par cette situation me semblait de plus en plus contraignante.

Ce n’est qu’une fois dehors, face à ce panneau entrouvert, qu’apparaît une issue à ce que je ne percevais plus que comme une impasse. Ne pas tenter de prendre les problèmes un par un pour les mettre à plat, ni adopter ainsi un point de vue extérieur, surplombant, objectif. Non, voilà la solution : s’aérer et faire le vide. En finir avec les encombrements informationnels et se remettre les idées définitivement en place. À l’image de la politique anti-publicitaire de Sao Polo, je pourrais lutter contre l’abondance d’arguments dont je suis la caisse de résonance momentanée et contre le bruit qu’ils engendrent en moi. Mais après tout, je ne suis victime d’aucune “pollution visuelle“. Au contraire, c’est un panneau en train de respirer qui vient de m’indiquer une voie possible. Même vide, sans slogan, ni message, les supports d’affichage ne demeurent pas inertes. Même si ils ne prescrivent rien, ils restent des écrans de projection, des appuis possibles pour la réflexion, de petits pourvoyeurs de suggestion.



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