ISSN : 2266-6060

Rassuré

signage

Paris, octobre 2013.

Deux ans après la publication des résultats de votre enquête sur la signalétique, l’autorité de tutelle des transports de la région vous passe un coup de fil. Ils souhaiteraient savoir si vous êtes intéressés pour discuter avec eux de leur projet d’harmonisation des systèmes signalétiques de l’ensemble des modes de transport du territoire : bus, métro, tramway, cars, trains, etc. Vous pensez que c’est une bonne idée et acceptez avec plaisir. Quelques jours plus tard, vous êtes dans leur bâtiment, à la recherche des personnes que vous êtes censés rencontrer. La veille, vous avez préparé la réunion à deux, et êtes tombés d’accord sur les quelques messages que vous tenez à fairer passer. Quelque chose à propos des controverses autour de la pollution visuelle, quelque chose sur l’importance du travail de maintenance, quelque chose sur la lutte des espèces graphiques au sein d’un même territoire, et quelque chose sur la face cachée de la standardisation et de l’homogénéisation graphique. Un point sur lequel vous souhaitez particulièrement insister : l’ordonnancement spatial qu’un système de panneaux rationalisé à l’extrême est censé accomplir n’est peut-être pas le meilleur moyen de construire un espace public. Ce qui est cohérent et bon en termes d’information peut être un peu trop restrictif, trop dichotomique, pour la vie urbaine ordinaire.
En essayant de trouver la salle de réunion n°309 ce jour-là, vous avez immédiatement senti qu’ils vous comprendraient.



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