Réfléchir
Paris, mai 2015.
L’achat d’un casque est une affaire de sécurité, la conduite d’une moto supposant de porter ce genre de protection sur la tête. Pourtant lorsque tu entres dans un magasin de motos, d’autres critères prennent rapidement le pas sur l’aspect sécuritaire. Le confort et l’esthétique sont deux dimensions importantes pour n’importe quel client potentiel. Il suffit de tendre l’oreille aux discussions qui ont cours dans ce lieu pour que les questions de forme, de taille et de couleurs émergent naturellement. Tu as aussi essayé plusieurs casques de tailles et de marques différentes avant de trouver celui qui remplissait tous ces critères… et le prix envisagé.
Mais l’aspect le plus étonnant de la situation n’était pas encore survenu. Avant de payer ton nouveau compagnon de tête, le caissier t’a demandé si tu souhaitais qu’il colle les autocollants rétro réfléchissants dessus. Bien que cela puisse affecter le critère esthétique décisif au moment de choisir ce casque particulier, tu as concédé que ça augmenterai ta visibilité sur la route. Le caissier s’est empressé d’ajouter que c’est une obligation légale. Non seulement la présence de ces petits autocollants réfléchissants est requise sur tout casque, mais leurs emplacements et surfaces sont également définies précisément par la loi française. Comme d’autres marquages au sol ou bandes blanches, ces simples morceaux de papier sont fermement liés à des documents juridiques qui circonscrivent leur forme, leur présence, mais aussi leur absence. Sans eux, ton casque serait plus joli, mais tu auras une amende de 135 euros et tu perdras trois points sur ton permis. À toi de voir.