Responsable
Pressigny-les-Pins, août 2020.
Au cours de son développement, la technologie aérosol s’est rapidement diffusée à une gamme de produits diversifiés, dont la propulsion de pigments colorés. Destinée principalement à des carrossiers et des ouvriers du bâtiment, la bombe de peinture s’est progressivement popularisée, figurant en bonne place sur les rayons à côté d’autres outils de bricolage. Ce n’est toutefois qu’au milieu des années 1960 qu’elle est devenue une technologie d’inscription à part entière, mobilisée systématiquement comme instrument d’écriture par les pionniers du graffiti writing. Restreinte par les premiers fabricants, la palette des couleurs disponibles s’est largement étoffée avec la création d’un marché spécifique et ses différentes marques. Parmi celles-ci, certaines ont survécu aux modifications techniques engendrées par les controverses sur les effets nocifs de certains composants (i.e. solvants ou gaz propulseur) envers l’environnement et la santé des utilisateurs. D’autres ont perduré naviguant entre le risque de stigmatisation au gré des législations toujours plus sévères à l’encontre d’une pratique d’inscription jugée sale et rendue délictueuse, et la promotion des arts urbains en tant que fournisseur officiel ou sponsor d’un événement. D’autres encore, parfois les mêmes, ont également pris le tournant de l’économie circulaire, valorisant le recyclage raisonné des produits usagés. Fabriquée en carton lui-même recyclable, cette borne disposée de manière visible, comme ses semblables aux quatre coins d’un festival, est donc destinée à recueillir les bombes de peinture vidées pendant plusieurs jours par les graffeurs et street artistes. Simple réceptacle d’une multitude de récipients usagés, elle fait simultanément figure d’une véritable boîte de Pandore des responsabilités fermement associées à cette technologie d’écriture.