Stock
Le Petit Andely, mars 2024.
Les promesses de l’oubli et de l’évanouissement sont devenues intenables. Personne n’y croit plus. Rien des produits artificiels de la modernité ne disparaît complètement. Les déchets ne sont que des matières en transit, en déplacement, sur une Terre où plus personne n’accepte de les cacher pour assurer le confort de quelques consommateurs insouciants. Impossible de ne pas savoir, de ne pas voir les piles de vêtements, de pneus, de composants électroniques. Impossible de ne pas s’inquiéter, ne serait-ce qu’un peu, du devenir de ce qui ne trouve plus d’usage. Mais comment faire ? Comment apprend-on à être redevables de ces matériaux nocifs qui, un temps, ont paru rendre le monde habitable ? Il semblerait qu’on ne sait pas bien répondre à cette question. Si ce n’est en ajoutant maladroitement, à la main, un aveu d’impuissance à toute forme de prétention à la pérennité. Un adjectif qui rassure autant qu’il préoccupe : nous stockons oui, comme ce panneau l’affirme, histoire de prévenir les curieux, comme les travailleurs du chantier, du risque de contamination, mais cela ne va pas durer. Nos solutions aujourd’hui, sont toutes provisoires.