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Lisbonne, mai 2009

Visiter une ville inconnue dans un temps limité amène souvent à préparer ce voyage à venir, voire à le simuler, en s’appuyant sur de multiples dispositifs : guides touristiques présentant photos et adresses remarquables, sites réunissant les avis d’autres voyageurs ou encore logiciel de visualisation des rues.
Ces dispositifs servent également, pendant le voyage, de mémoires externes : qui n’a pas rencontré des touristes plongés dans leur guide plutôt que dans la contemplation du bâtiment situé en face d’eux, qui n’a pas observé des voyageurs recherchant désespérément leur chemin, leurs yeux sautant du plan précieusement tenu entre leurs mains au paysage urbain les entourant ? Pour résoudre cette tension, il arrive que l’écologie urbaine accueille des plans destinés à ces étrangers de passage, notamment près des lieux qu’ils fréquentent en nombre.
Dans ce vieux quartier lisboète, le plan est un peu particulier puisqu’il fait littéralement partie du mur face à vous, et se compose d’une spécialité locale bien connue, les azulejos hérités des Maures, carreaux de faïence à la beauté combinatoire. S’il incarne pour le touriste un fil d’Ariane en suggérant des chemins dans le labyrinthe de l’Alfama, il nous rappelle aussi que, parfois, le territoire est une carte.