ISSN : 2266-6060

Tant qu’à faire

tantquafaire

Paris, février 2015.

Les attentats de janvier ont fait basculer le pays dans un degré de vigilance inédit. Traduite dans un dispositif de sécurité aux règles spécifiques — le niveau « alerte attentat » du plan Vigipirate — cette vigilance repose sur une série de mesures (par exemple l’annulation de toutes les sorties collectives) qui ont circulé dans la plupart des institutions publiques sous la forme de courriels, de textes officiels, et d’affiches qui nous rappellent aujourd’hui encore le caractère exceptionnel de la situation dans laquelle se trouve notre pays. Au-delà de l’aspect normalisé de ces écritures exposées qui ont marqué les lieux publics des mêmes signes et des mêmes couleurs, il est intéressant de repérer les ajustements dont elles peuvent faire l’objet, et les compléments qui leur sont apportés.
Ici, la note manuscrite fixée à proximité du logo standardisé et des documents dactylographiés à l’aspect officiel tente un petit coup de force qui renseigne aussi sur l’atmosphère dans laquelle ces temps post-traumatiques ont plongé Paris. Elle fait valoir un petit supplément aux demandes gouvernementales : si, en plus d’être vigilants, on pouvait être ponctuels, tant qu’à faire, le monde n’en serait que plus agréable à vivre. Mauvais esprit, comme tout bon scriptopolien, je me suis surpris à chercher en vain sur la porte bardée de consignes une interdiction de fumer sur le seuil ou un appel à la politesse. Non, parce que, tant qu’à faire…



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