Transition
Toulouse, juillet 2018.
Avant les coups de masse dans la cloison, une discussion pour s’accorder sur l’ordre des opérations, et un petit croquis sur une feuille, histoire de visualiser le résultat attendu. Puis, un mètre permettant de délimiter le bon espacement de la future porte, et un crayon pour inscrire les mesures sur un bout de papier ou la paroi attenante – une astuce élémentaire d’affichage des indications en situation. Préalablement à toute entaille avec la découpeuse à disque, une ligne tracée au feutre sur le mur afin de suivre le plus fidèlement possible le plan initial. Les gravats évacués, le temps de la démolition ouvre vers celui de la reconstruction. La liste des matériaux déjà présents s’enrichit alors de nombreux autres auxquels ils vont être combinés (i.e. la porte et son encadrement, mais aussi du BA13 avec ses rails et ses vis, de l’enduit de lissage et de la peinture). Les technologies d’écriture continuent elles aussi leur chorégraphie : mètre, crayon, mur, papier, feutre, paroi s’agencent de différentes manières, ponctuant très régulièrement le rythme des gestes en cours. De manière similaire aux matériaux, certaines jusqu’ici absentes peuvent également entrer en scène. Ce niveau laser projette une ligne rouge en continu sur laquelle il devient possible d’aligner plusieurs éléments, sans avoir à vérifier systématiquement leurs positions respectives. Comme les autres inscriptions, celle-ci guide vigoureusement les activités tout en étant vouée à disparaître une fois les travaux terminés. De cet agencement transitoire, entre gestes graphiques éphémères et combinaison durable des matériaux, la pièce tirera pleinement sa nouvelle fonction : un bureau équipé d’une porte et aux parois perpendiculaires prêtes à accueillir de nombreux instruments d’écriture en vue de prolonger la danse des inscriptions.