Vandalisme
Une porte, des touches. Il ne s’agit pas d’un digicode sophistiqué, sur lequel une combinaison résistant à une attaque informatique devrait être tapée pour l’ouvrir, mais du recyclage de claviers qui formaient une carte, celle de l’île subtropicale où se trouve cette porte. Une forme d’art brut qui n’a pu résister à la force brutale exercée sur les touches collées. L’île n’est plus complète, elle n’a pu résister à l’invasion des touristes de cette artère passante. Comme pour d’autres installations, des spectateurs interpellés par une forme qui leur déplaisait l’ont altérée, modifiée, littéralement déconstruite.
Et pourtant elle est encore là, puisqu’une photo soigneusement protégée nous dit : « c’était ma porte avant qu’elle soit vandalisée par des personnes anti-art ». Si certains artistes exigent la restauration coûteuse de leurs oeuvres ayant subi maints outrages, le créateur de l’île dactylographique a inscrit dans sa structure même le passage du temps. Les sculptures se dégradent, les écrits et les images demeurent.