Victime
Bologne, juin 2024.
Un quartier périphérique avec ses espaces verts et ses commerces, loin des lieux chargés des luttes syndicales et politiques de la ville universitaire la plus ancienne de l’Europe. Il faut déployer ses rudiments d’italien au restaurant ou à la pharmacie plutôt que de se reposer sur les prothèses textuelles d’un globish minimal et la compréhension d’indigènes habitués au flux des touristes.
Au milieu du secteur résidentiel, un petit parc et cette plaque hommage d’un de ceux tombés sous les balles d’une petite main mafieuse. On a appris à oublier le nom des bourreaux, mais à se souvenir de ceux de leurs victimes. Ce jardin paisible correspond bien à cette qualification de victime, mais elle invisibilise aussi les raisons de cet assassinat : un combat très public contre la Cammora, des écrits vindicatifs les qualifiant de terroristes et moblisant son diocèse pour dénoncer leur crimes et l’absence d’action publique comme le rappelle sa page wikipedia.
Pour éviter les raccourcis biographiques et la fixation des identités sans changer le format, verra-t-on bientôt des QR codes sur les plaques métalliques de nos rues et de nos jardins ?